C’est pas mon problème

Un enfant ou un ado n’a a priori rien à faire chez un psy.

 Soit dit en passant, s’il n’en a pas exprimé le besoin, il n’a aucune envie d’être là.  

 Le gosse ne demande qu’à vivre sa vie de gosse.

 Prendre son goûter, voir ses ami.e.s, jouer, faire de l’écran, aller à ses activités, être tranquille. Peinard le homard.

 Quand le gosse a des “problèmes” (manque d’attention, décrochage scolaire, refus d’autorité, pipi au lit, trouble du langage, anorexie, angoisse, mutisme, torture de la petite sœur, etc.), les parents sont quelquefois tentés de lui faire passer des tests et des évaluations.

 Pour pouvoir mettre un mot sur ces comportements qui les dépasse.

 Il y a forcément un truc…

 Les tests et les évaluations aboutissent possiblement à un diagnostic. TDAH, HPI, neuroatypie, troubles dys, (dyslexie, dyscalculie, dysorthorgraphie, dyspraxie, dysphasie, dyskeskekoi?), etc.

 Papa et/ou maman sont alors (ré)confortés dans leur pressentiment. Je le savais…

 Quand on cherche, on trouve.

 Mais - et c’est le piège - quand on a trouvé, on arrête de chercher.

 Notre fille est en échec scolaire, mais elle est TDA et HPI.

 L’enfant n’est pas un diagnostic.

 Pour paraphraser Maud Mannoni*, un symptôme est parfois la seule possibilité de communication pour un enfant. Et l’enfant, il y tient à son putain de symptôme, c’est son langage.

 Le symptôme porte un secret. Qu’aucun test ni aucune évaluation ne saura mettre au jour. Parce que ce secret, ce sont les parents qui le gardent. Jalousement.

 Mais chuuuut…ils ne le savent pas eux-mêmes…

 S’il amène les parents à conduire leur enfant chez le psy (-chologue, -chanalyste, -chothérapeute, mais pas -chopathe), le symptôme peut devenir un cadeau. De l’enfant à ses parents.

 Si les parents l’acceptent.

 S’ils sont prêts à entendre qu’ils n’en voulaient rien savoir**.

 Une nouvelle histoire peut alors commencer, là.

*Psychanalyste française (1923-1998).

**Hello Jacques !